Un enfant sur dix au Québec est considéré vulnérable sur le plan de ses compétences sociales et affectives, au moment de son entrée en maternelle.
Ces enfants sont plus nombreux à manifester des comportements sociaux atypiques dès leur plus jeune âge et à vivre du rejet avant même de fréquenter l’école.
Ils sont aussi plus à risque de subir le rejet et les moqueries au primaire et au secondaire.
Pendant les premières années de sa vie, l’enfant apprend à tisser des liens significatifs avec le monde qui l’entoure.
Entre la naissance et l’entrée scolaire, l’enfant comprendra qu’il est aimé et important, puisqu’on s’occupe bien de lui. Cela lui donnera de la confiance pour explorer son environnement.
Dès ses premiers mois de vie, il apprend très vite que les relations avec les autres sont teintés d’un ensemble de codes et il observe chacun de nos gestes afin de pouvoir lui aussi prendre sa place : c’est la socialisation.
Durant les premiers mois, il vous regardera dans les yeux, répondra à vos sourires, vous sourira de lui-même, il montrera du doigt ce qui le fascine. Quand un étranger s’approche, il se blottira contre vous… mais aussitôt rassuré, il repartira de plus belle à la découverte du monde. Il apprendra à partager ses jouets, à attendre son tour, à écouter les autres, à exprimer ce qu’il ressent… Bref, il apprend rapidement et de façon durable ce qu’est la vie en société.
L’enfant a besoin de se sentir bon pour se réaliser pleinement et il a besoin d’être entouré pour se sentir aimé et vouloir continuer d’apprendre. Les compétences sociales et affectives sont donc fondamentales dans le développement de l’enfant et dans le développement de l’adulte qu’il deviendra.
Les enfants qui ont de bonnes compétences sociales et affectives persévèrent davantage à l’école et se rendent plus loin dans leur cheminement scolaire.
Relations avec les pairs
De quoi s'agit-il?
Habiletés prosociales : sourire, saluer, partager un jeu, suivre des directives, etc.
Habiletés de communication : écouter attentivement, amorcer une conversation, demander de l’aide, suivre des directives, etc.
Habiletés à exprimer ses émotions : reconnaître et exprimer ses sentiments, avoir de l'empathie, composer avec la colère d’une autre personne, etc.
Habiletés à résoudre des problèmes : identifier un problème, rechercher et trouver des solutions, faire des choix, évaluer l’impact de ses choix, etc.
Habiletés d’autocontrôle : attendre son tour, tolérer une frustration, se calmer, composer avec la gêne, etc.
Les relations d’amitiés qui découlent des relations plus générales avec les pairs sont observables dès l’âge de 2 ou 3 ans, mais plus fréquentes vers 3 ou 4 ans.
Que peut-on faire?
Offrir des ateliers pour la promotion de conduites pacifiques.
Organiser des activités de coopération entre enfants du même âge et d’âges différents.
Cibler les endroits où les familles se trouvent et où les habiletés sociales et affectives sont importantes, par exemple, les camps de loisir, les arénas, les bibliothèques, les fêtes familiales, les piscines publiques, les services de garde, les écoles.
Prévoir des espaces de socialisation pour parents et enfants.
Mettre en place des conditions susceptibles de favoriser le développement de relations d’amitié (programmation riche et variée d’activités accessibles à tous les enfants, etc.).
Sentiment de compétence et estime de soi
De quoi s'agit-il?
Perceptions que l’enfant a de ses habiletés et de sa valeur.
Ce sentiment incite l’enfant à faire de nouvelles expériences, à aller vers les autres et à prendre sa place.
Le sentiment de compétence et l'estime de soi commencent à se construire dès la naissance.
Que peut-on faire?
Offrir des ateliers aux enfants et aux parents sur l’écoute, la conversation, la résolution de problèmes et l’expression des sentiments.
Renforcer la qualité de la relation entre l’enseignant et l’élève / l’éducatrice et l’enfant (relations soutenantes et chaleureuses dès l’entrée à l’école, activités qui permettent d’augmenter le temps de qualité que passent ensemble les enfants, les enseignants ou les éducatrices et le personnel, extension du réseau d’adultes disponibles en mesure de soutenir et d’accompagner les jeunes, etc.).
Avoir du temps un à un avec chaque enfant durant la routine d’activités. Il est important de trouver un équilibre entre les interactions de groupe et les interactions individuelles.
Favoriser les interactions sociales positives avec les adultes (système de mentorat ou de parrainage avec des adultes de l’école ou de la communauté).
Mettre en place des activités rassembleuses qui renforcent le sentiment d’appartenance, l’estime de soi, le sentiment de compétence et l’engagement des jeunes/enfants.
Assurer un climat positif où tout le monde se sent en sécurité, à l’aise et accepté, où il règne des relations saines et respectueuses et où les enfants sont encouragés à être des leaders et des modèles à suivre.