L’enfant commence à apprendre véritablement en entrant à l’école.
L’enfant apprend beaucoup plus tôt qu’on le pense en nous observant, en nous imitant et en jouant. Évidemment, il apprend beaucoup de choses sur les bancs de l’école : écrire, lire, compter, etc. Ces apprentissages scolaires lui seront utiles toute sa vie, mais c’est bien avant d’arriver à l’école que l’enfant développe les bases de l’adulte qu’il deviendra.
Une activité cérébrale intense
Même un fœtus et un nouveau-né apprennent! L’activité cérébrale chez les enfants est à son paroxysme un peu avant la naissance et elle demeure très intense pendant les trois premières années de la vie. C’est à ce moment-là qu’un enfant a la plus grande capacité d’apprentissage.
Source originale:Conel, JL. The postnatal development of the human cerebral cortex. Cambridge, Mass: Harvard University Press, 1959.
Cette période est si intense, qu’aucune machine, pas même Internet, ne peut rivaliser avec la capacité d’apprendre des bébés. Avec plus d'un million de connexions neuronales qui se créent à la seconde*, le cerveau des nouveau-nés et des tout-petits apprend beaucoup et très vite!
C’est entre autres pour cette raison que les bébés dorment beaucoup : ils travaillent beaucoup quand ils sont éveillés et, pendant leur sommeil, leur cerveau assemble les différents morceaux de casse-tête que représente le monde qui les entoure. Ainsi, pour réussir à tenir un crayon pour écrire un jour, l’enfant aura eu besoin de jeter des aliments par terre, de jouer aux blocs, de lancer un ballon et de gribouiller sur les murs.
* Jusqu’à récemment, le chiffre avancé était de 700 à 1000 connexions neuronales. Cette donnée a été mise à jour en avril 2017 par le Center on Developing Child – Harvard University.
Pour en savoir plus :
Fenêtres d’opportunité pour le développement de l’enfant
Infographie de l’Observatoire des tout-petits : Les enfants ont-ils tous des chances égales à leur entrée à l'école?
Investir en petite enfance est rentable.
Décider de dépenser pour la petite enfance peut s’avérer difficile. En effet, avec des problèmes criants comme la pauvreté, le décrochage scolaire, les problèmes de santé, la criminalité, les soins apportés aux aînés, etc., investir pour les tout-petits devient un choix moins évident à faire. Pourtant, bon nombre des problèmes pourraient être évités en portant plus d’attention et en donnant plus de financement à la petite enfance. Après tout, ne faut-il pas mieux prévenir que guérir?
Le coût minime des mesures de prévention
L’économiste et prix Nobel d’économie James Heckman s’est intéressé de plus près au coût de la prévention et à celui des mesures palliatives plus tardives. Ses travaux sont sans équivoque. Non seulement la meilleure façon de prévenir est d’agir pendant la grossesse et les toutes premières années de la vie d’un enfant, mais il s’agit de la période où les investissements sont les moins coûteux. Plus les interventions sont tardives, plus elles sont coûteuses, longues, intenses et moins elles offrent de résultats. Autrement dit, investir pendant la petite enfance ne coûte pas cher et ça fonctionne!
Source: Early Childhood development is a smart investment, James Heckman, Lauréat Prix Nobel d'économie
Un choix de société
En fait, non seulement donner plus d’argent pour les tout-petits est un bon choix, mais c’est aussi un choix qui rend l’État québécois plus riche! Des études américaines1,2,3 ont démontré que chaque dollar investi pour les jeunes enfants représente en moyenne un rendement de 4$ à 9$. À elle seule, la mesure des Centres de la petite enfance rapporte de 2$ à 3$ pour chaque dollar investi et permet à de nombreuses familles de reprendre le chemin des études ou du travail.
Investir en petite enfance est donc très rentable. Chose certaine, ce qui n’est pas investi maintenant devra être payé plus tard. À lui seul, le décrochage scolaire coûte près de 2 milliards $ par année aux contribuables québécois. Plutôt que de se demander si la société a les moyens de financer des projets visant les tout-petits, il faut se demander si la société québécoise a les moyens de ne pas investir pour les tout-petits.
Investir autrement
Fait intéressant, investir en petite enfance ne rime pas nécessairement avec financement supplémentaire. Bien que certains projets pour la petite enfance puissent nécessiter des ajouts budgétaires, bon nombre d’interventions et de projets peuvent également voir le jour en étant le fruit du travail collectif, par exemple un organisme communautaire, une école, un centre de la petite enfance, une municipalité et un centre de la santé et des services sociaux. Bien souvent, plusieurs solutions sont déjà à portée de mains, mais elles gagnent à être bonifiées en profitant de l’expertise de plusieurs ressources et en donnant davantage de voix aux parents et aux enfants, qui sont les premiers à bénéficier des activités et des projets mis en place pour eux dans leur communauté.
Pour en savoir plus :
Infographie de l’Observatoire des tout-petits : Les enfants ont-ils tous des chances égales à leur entrée à l'école?
1. Masse, L. and Barnett, W.S.,(2002). A Benefit Cost Analysis of the Abecedarian Early Childhood Intervention.
2. Karoly et al. (2005). Early Childhood Interventions: Proven Results, Future Promise.
3. Heckman, J.J., Moon, S. H., et al. (2010). The rate of return to the HighScope Perry Preschool Program. Journal of public Economics, 94(1), 114-128.
Éduquer les jeunes enfants est d’abord et avant tout l’affaire des parents.
Tous les parents, les praticiens et les chercheurs s’entendent pour dire que les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants. Ils sont ceux qui sont le plus significatifs dans la vie de leurs enfants et ceux qui auront le plus d’impacts sur leur développement.
Cela dit, les parents ne peuvent pas tout montrer à leurs enfants et leur rôle n’est pas toujours facile. Ils ont aussi besoin de répit, de soutien et d’encouragement de temps à autre.
L’importance de l’entourage
Une communauté mobilisée
En fait, toute la communauté est concernée par le bien-être des jeunes enfants. Il s’agit du « produit intérieur brut » le plus précieux. Ils sont les citoyens, les dirigeants, les médecins, les mécaniciens, les pompiers et les professeurs de demain. Que ce soit la municipalité qui est amie des enfants; le milieu des affaires qui choisit de favoriser la conciliation famille-travail ou alors de s’allier à des projets d’une communauté qui favorisent le développement des enfants; les organismes communautaires qui accueillent bon nombre de familles; ou alors le CLSC qui offre des soins aux enfants et à leurs parents : tous contribuent au bien-être des tout-petits.
Pour en savoir plus :
Collaborer avec la municipalité pour la qualité de vie des familles et des tout-petits
Illustrations de démarches de collaboration inspirantes entre les partenaires de la petite enfance et du milieu municipal
Collaborer avec les parents
L'importance d'un réseau social pour les parents
Campagne sociétale L’importance de l’entourage
L'enfant développe ses habiletés en lecture bien avant son entrée à l’école.
Le livre est un jouet précieux, même pour les bébés!
Même s’il bave dessus ou arrache des pages, plus l’enfant est familier avec les livres, plus il aura le goût de les manipuler et de les utiliser quand il sera grand. C’est un jouet qui lui permet d’utiliser son imagination, de réfléchir et de cerner le monde qui l’entoure, de mieux comprendre ce qu’il pense ou ressent en s’identifiant à des personnages. Ce sont aussi de beaux moments passés en famille qui favorisent le développement de son langage.
Éveil à la lecture
L’éveil à la lecture permet au jeune enfant d’acquérir un vocabulaire plus riche, ce qui a des effets bénéfiques sur son futur. À l’âge de 5 ans, certains enfants ayant grandi dans des milieux où les gens se parlent peu et où les livres sont absents auront été exposés en moyenne à 30 millions de mots de moins que d'autres. Quel grand écart à combler pour un enfant qui commence la maternelle!
Une fois adulte, la lecture ne sert pas seulement à lire des romans. C’est également un moyen de communication utile pour lire un journal et comprendre l’actualité, pour cuisiner une recette, pour comprendre une ordonnance du médecin, pour répondre à une communication en provenance de l’école des enfants, bref pour fonctionner normalement en société.
Plus d’un Québécois sur deux ne possède pas un niveau de lecture suffisant pour se débrouiller suffisamment dans la vie de tous les jours. Le livre chez les tout-petits permet d’agir directement sur cette grande problématique de notre société.
Pour en savoir plus :
Facteur de protection Habiletés de communication orale et écrite
Le livre, le meilleur jouet des tout-petits, dossier de Naître et grandir
Langage, développement social et apprentissage, dossier de Naître et grandir
L’éveil à la lecture et à l’écriture, Éducatout.com
Il n'est pas important de parler aux bébés lorsqu'ils ne parlent pas encore.
Le développement du langage, actif dès la grossesse!
Contrairement à certaines croyances populaires, les bébés apprennent à parler avant de prononcer leurs premiers mots! Déjà, dans le ventre de leur mère, les fœtus perçoivent des sons : le battement du cœur de la mère, la voix de la mère et du père, certaines chansons, etc.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, les aires du cerveau qui sont liées au développement du langage sont actives dès 6 mois et demi de grossesse et les pics d’apprentissage pour le développement du langage se situent entre la fin de la grossesse et environ 18 mois.
Des inégalités dans le développement du langage sont perceptibles très tôt. Dès l’âge de 18 mois, les enfants à qui on a souvent parlé, chanté ou lu quand ils étaient très petits développeront davantage leur vocabulaire; et ces mêmes enfants posséderont en moyenne, à l'âge de 3 ans, plus de 600 mots de plus à leur vocabulaire que les enfants à qui on a peu parlé.
Pour en savoir plus
Facteur de protection Habiletés de communication orale et écrite
Les fenêtres d’opportunité
Infographie de l’observatoire des tout-petits Développement cognitif et langagier
Les données de l’observatoire des tout-petits