Situation : Henri (± 2 ½ ans) vit difficilement la séparation avec son papa qui le dépose au service de garde. Il pleure, hurle et tremble de tout son corps.
Mieux comprendre la difficulté des jeunes enfants à gérer et réguler leurs émotions intenses.
Dis-moi...
De 0 à 5 ans, parallèlement au développement de la maturité de leur cerveau, les enfants développent leur capacité à mieux contrôler l’intensité de leurs émotions telles que la colère, la peur ou la tristesse. Lorsque l’adulte transpose une émotion en mots, cela permet de rassurer l'enfant et contribue à la diminution de l’intensité de celles-ci. Entouré d’adultes chaleureux et sensibles, l’enfant s’apaise plus facilement et réussit plus facilement à se calmer.
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Pour en savoir plus :
Situation : Romy (±4 ans) pleure et pousse ses camarades dans les rangs afin qu’ils lui laissent plus d’espace.
Mieux comprendre l’importance des mots pour aider l’enfant à exprimer ses émotions.
Dis-moi...
Il est difficile, pour un jeune enfant, de nommer ses émotions. Il est encore plus difficile pour lui de les reconnaître, surtout lorsque l’émotion est nouvelle ou plus complexe. Parce qu’il existe un lien entre la zone du cerveau qui contrôle les émotions et celle du langage, le fait de pouvoir nommer les émotions aide l’enfant à retrouver son calme. Cela a un effet apaisant sur le cerveau en permettant de diminuer l’intensité des émotions et, du même coup, de reprendre le contrôle.
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Pour en savoir plus :
Situation : Nico (± 4 ans) et ses amis jouent avec de petits avions. Rapidement, ils inventent un monde dans lequel les avions virevoltent vers des horizons imaginaires. Leur créativité est à l’œuvre.
Mieux comprendre les bienfaits de laisser les enfants inventer leurs propres jeux, sans règles, ni consignes.
Dis-moi...
Les jeux libres permettent aux enfants de s’amuser selon leurs envies et leurs intérêts. Ils prennent ainsi le contrôle de leur espace et du matériel dont ils disposent et exercent leur autonomie. Jouer librement en groupe permet aux enfants d’apprendre à mieux communiquer entre eux et à négocier. Inventer un jeu c’est inventer des règles. Les tensions naturelles que peut créer un jeu exigent un contrôle des émotions et des impulsions. Cette capacité permet de dénouer et même d’éviter les conflits. Les jeux libres de groupe deviennent donc une excellente occasion de trouver des compromis avec les autres enfants de son âge.
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Pour en savoir plus :
Situation : Tous les matins, Ryan (±2 ans) et son père sont accueillis à bras ouverts par les enfants et les éducatrices du CPE. Ryan nécessite des soins particuliers et sa routine du matin est différente de celle des autres enfants.
Mieux comprendre à qui profite l'intégration d'un enfant à besoins particuliers dans un service de garde.
Dis-moi...
Côtoyer un enfant vivant avec un handicap physique, un trouble du développement ou une déficience intellectuelle offre des occasions de développer l’empathie et le respect de l’autre dans ses différences. Pour les enfants qui entourent Ryan, développer ces habiletés leur apprend à bâtir des relations positives et harmonieuses. Ryan, tout comme ses amis, éprouve le besoin de jouer, d’explorer son environnement, d’apprendre à vivre en groupe et d’acquérir de nouvelles habiletés. Bien que l’éducatrice joue un rôle actif dans l’intégration de Ryan, la complicité entre les enfants se développe rapidement et naturellement. Il est ainsi inclus dans les jeux et les activités du groupe. Tout le monde est donc gagnant de la présence d’un enfant à besoins particuliers en milieu de garde.
Comme les autres enfants, Ryan profite d’un milieu stimulant, ses parents ont l’avantage de bénéficier du soutien et de l’appui du personnel éducateur. Et les enfants, quant à eux, profitent de cette occasion pour développer leurs habiletés sociales.
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Pour en savoir plus :
Situation : Charlie (±4 ans) a de la difficulté à contrôler sa colère et sa frustration. Elle crie, frappe sa petite sœur et pleure.
Mieux comprendre la difficulté des jeunes enfants à réguler leurs émotions.
Dis-moi...
Les jeunes enfants sont dans l’incapacité de gérer leurs émotions. Plus l’enfant est jeune, plus ce contrôle est difficile. Les zones du cerveau qui ont pour mission d’aider à gérer nos émotions se développent graduellement, tout au long de l’enfance et de l’adolescence. Cela signifie que, durant sa croissance, l’enfant développe peu à peu les freins lui permettant de mieux contrôler ses émotions. En attendant la pleine maturité du cerveau, c’est l’adulte qui joue ce rôle!
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Pour en savoir plus :
Situation : sous le regard de leur éducatrice, des enfants jouent avec entrain dans un module de jeu. Dans l’intensité de l’action, il y a de nombreux contacts physiques et de la bousculade.
Mieux comprendre l’utilité de la chamaillerie dans le développement social et affectif des jeunes enfants.
Dis-moi...
Les jeux de bataille et de chamaille sont une source de plaisir tant pour les filles que les garçons. C’est aussi une occasion pour eux d’apprendre à mesurer et à contrôler leur force. Mais, pour l’adulte, il n’est pas toujours évident de faire la différence entre le jeu de bataille et la bagarre. Dans un jeu de bataille ou de chamaille, tous les enfants rient et sourient parce qu’ils ont du plaisir. Dans une bagarre, un des enfants perd le contrôle de ses émotions et de ses gestes. La colère prend le dessus. Un des enfants domine.
Les jeux de bataille ou de chamaille mènent rarement vers la bagarre. Ils permettent à l’enfant d’apprendre à contrôler son impulsivité pour ne pas blesser l’autre. L’adulte peut donc laisser les enfants se chamailler ensemble tant que tout cela se fait dans le plaisir.
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Pour en savoir plus :
Situation : intéressée par le hochet, Selma (± 12 mois) l’agrippe et le prend des mains de Mamanbayan (±16 mois) sans aucune considération pour le désir de l’autre d’avoir le jouet.
Mieux comprendre comment les tout-petits deviennent sensibles à ce que vivent les autres enfants.
Dis-moi...
Le très jeune enfant ne peut pas comprendre que ses actions ont des conséquences, positives ou négatives, sur les autres. Il est donc normal qu’il prenne le jouet des mains d’un autre ou fasse tomber sa construction sans aucun remords. Jusqu’à 2-3 ans, l’enfant a des interactions simples avec les autres enfants. Grâce à la maturation du cerveau, au développement du langage et aux interventions soutenues des adultes, l’enfant prend conscience que les autres existent en tant qu’individu, avec leurs propres émotions et leurs propres désirs. L’enfant peut alors interagir avec eux en tenant compte de ce qu’ils ressentent.
Ce n’est pas naturel pour un très jeune enfant d’être sensible à ce que vivent les autres, mais grâce aux interventions répétées et chaleureuses des adultes qui l’entourent, il apprendra à aider, partager et réconforter.
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Pour en savoir plus :
Situation : Julie présente une marionnette aux enfants de son groupe. Annabelle (±4 ans) exprime maladroitement son désir d’avoir le jouet. L’éducatrice l’aide à formuler sa demande. Romy accepte de prêter le jouet à Annabelle une fois qu’elle aura terminé. Pourtant, Romy ne lui prête pas le jouet tel que convenu. Annabelle aimerait s’emparer de la marionnette, mais elle s’efforce de retenir sa réaction.
Mieux comprendre la difficulté qu’ont les enfants à attendre leur tour.
Dis-moi...
La capacité d’un enfant à contrôler ses envies, ses émotions et ses réactions n’est pas innée. Elle se développe tout au long de l’enfance, favorisant des relations harmonieuses avec les autres. Vers l’âge de 6 mois, il est normal que l’enfant développe des comportements tels que mordre, taper, pousser et donner des coups de pieds. Ces agissements, qui traduisent un manque de contrôle, connaissent une hausse progressive jusqu’à l’âge de 2 ans. Ils diminueront ensuite, grâce à la maturation du cerveau, au développement du langage et aux interventions soutenues des adultes qui permettent aux enfants de développer leur capacité à freiner volontairement leurs réactions.
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Pour en savoir plus :
Situation : Ilian (±2 ans) construit un train avec ses blocs. Voyant que Laura (±20 mois) s’amuse avec sa construction, Ilian accourt pour la récupérer. Chacun manifeste son désir d’avoir les blocs pour lui tout seul.
Mieux comprendre pourquoi les tout-petits ont de la difficulté à partager.
Dis-moi...
Avant l’âge de 3 ans, l’enfant est centré sur lui-même. Il a l’impression que les personnes et les objets qui l’entourent ne sont là que pour lui. Il ne comprend pas encore que l’autre existe avec ses propres émotions et ses propres désirs. C’est pourquoi cela crée parfois des conflits.
Les jeunes enfants ont peu de mots pour exprimer ce qu’ils veulent et leur cerveau n’est pas encore assez mature pour qu’ils puissent contrôler leurs impulsions. Grâce à la maturation du cerveau, au développement du langage et aux interventions soutenues des adultes, ils apprendront à partager tout en jouant.
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Pour en savoir plus :
Situation : Auxence (±3 ½ ans) aime beaucoup jouer avec son papa. Depuis quelques semaines, sa petite sœur Léance (±3mois) est invitée à se joindre à leurs jeux.
Mieux comprendre les bienfaits d’intégrer un tout-petit aux jeux des enfants plus grands.
Dis-moi...
En jouant ensemble dès leur plus jeune âge, les frères et sœurs apprennent à se connaître et à tisser des liens qui influencent déjà leur relation future. Même s’il est bon d’encourager les moments de jeux entre frère et sœur, il est important de ne pas forcer les choses.
Pour un enfant plus vieux, jouer avec sa petite sœur ou son petit frère lui permet de mieux comprendre le point de vue des autres et leurs émotions. Ce qui est aussi profitable dans la relation qu’il établira avec ses amis. Pour l’enfant plus jeune, être au cœur de l’activité est une occasion privilégiée de découvrir le monde qui l’entoure et d’être en relation avec les membres de sa famille. En jouant ensemble, chacun y trouve son compte, à sa façon.
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Pour en savoir plus :
Situation : Amélie (±4 ans) et sa petite sœur Éliane (±3 ans) jouent à faire semblant de cuisiner avec leurs poupées préférées.
Mieux comprendre l’influence des jeux d’imitation sur le développement des jeunes enfants.
Dis-moi...
C’est en jouant que les enfants apprennent le plus. En imitant les grands, l’enfant développe sa capacité à observer et à mémoriser ce qu’il voit et ce qu’il entend. En répétant les gestes, il exerce le contrôle et la coordination de ses mouvements.
En vieillissant, l’enfant fait plus qu’imiter. Il s’inspire du monde qui l’entoure pour s’inventer des jeux et des scénarios de plus en plus complexes. Il se glisse dans la peau d’un personnage qu’il se crée et interagit avec ses amis en adoptant un autre point de vue. Cela contribue à développer son empathie et sa capacité à coopérer.
Autour de 4 ans à 5 ans les scénarios se complexifient encore et les objets se transforment au gré de son imagination. Le langage et la créativité de l’enfant sont mis à profit. Faire comme les grands, c’est du sérieux!
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Situation : Julia propose à son groupe de faire du bricolage, mais aujourd’hui, Jérémie (±4 ans) n’en a pas envie. Il préfère se mettre à l’écart pour trouver un jeu qui lui plaît davantage.
Mieux comprendre comment le jeu libre individuel influence le sentiment de confiance et l’autonomie des enfants.
Dis-moi...
Accepter qu’un enfant se retire pour jouer librement n’est pas un problème. En prenant l’initiative de quitter le groupe pour aller se costumer, Jérémie se sent plus en contrôle, ce qui lui permet de développer sa confiance en lui. Dans une telle situation, l’absence de règles encourage la créativité du petit Jérémie, lui permettant d’essayer toutes sortes de costumes. Le jeu libre amène également l’enfant à faire des choix par lui-même, renforçant ainsi son autonomie. Il apprend tout autant à son rythme et à sa manière en plus de passer un bon moment.
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Situation : Inaya (±12 mois) fréquente le service de garde depuis peu de temps. Elle trouve encore difficile de se séparer de sa maman. Lorsqu’elle agrippe sa doudou et tète sa suce, Inaya trouve du réconfort et ses pleurs diminuent doucement.
Mieux comprendre pourquoi certains enfants sont si attachés à un objet, comme une doudou, une suce ou un ourson en peluche.
Dis-moi...
Devant une nouvelle situation ou une nouvelle personne, certains enfants ressentent de l’insécurité. La doudou, la suce ou l’ourson, appelés objets transitionnels, rassurent l’enfant et deviennent un point de repère qui lui rappelle ses parents et leur univers réconfortant.
Au fur et à mesure que l’enfant aura plus de mots pour exprimer sa peine et qu’il se sentira plus sûr de lui, il délaissera peu à peu sa doudou. Dans certaines situations, telles qu’un déménagement ou l’arrivée d’un nouveau bébé dans la famille, l’enfant peut ressentir le besoin de la retrouver. Lorsque l’enfant s’accroche à sa doudou ou autres objets transitionnels, même s’il ne pleure pas, cela peut être un bon indice qu’il a besoin d’être rassuré.
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