Situation : Émile (± 4 ans) saute dans une petite pataugeoire qu’il partage avec ses amis. Il retombe sur les fesses et non sur les pieds comme l’éducatrice, soucieuse de sa sécurité, le lui demande.
Mieux comprendre l’influence de la maturité du cerveau dans la capacité des enfants à retenir les consignes.
Dis-moi...
Le cerveau d’un jeune enfant n’est pas suffisamment développé pour être capable de bien retenir les consignes. Surtout si l’enfant est occupé à jouer! Cette capacité à capter et à retenir les informations pour une courte période s’appelle la « mémoire de travail ». Elle permet à l’enfant de se souvenir où il a déposé les ciseaux ou de retenir les règles de jeu plus complexes, par exemple. La plupart des enfants de moins de 4 ans peuvent retenir une ou deux consignes très simples. Mais l’adulte doit répéter! En vieillissant, cette capacité d’enregistrer plusieurs informations à la fois devient plus grande.
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Pour en savoir plus :
Situation : Ludovic (±4 ans) doit ranger son train avant de jouer à son activité préférée, la pâte à modeler. Son envie de profiter du moment présent prend le dessus sur la consigne de son éducatrice. Il retourne donc jouer avec son train au lieu de le ranger.
Mieux comprendre comment l’adulte peut soutenir la capacité des enfants à planifier leurs actions.
Dis-moi...
Les jeunes enfants sont orientés vers le plaisir immédiat plus que vers l’organisation d’une tâche à réaliser.
Planifier, c’est prévoir les étapes à suivre afin d’atteindre un objectif et le cerveau des jeunes enfants n’a pas la maturité nécessaire pour y arriver. Lorsque l’adulte, à travers les consignes qu’il transmet à l’enfant, divise les tâches en plusieurs étapes simples, cela permet à celui-ci d’atteindre son but, mais aussi de développer sa propre capacité de planification.
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Pour en savoir plus :
Situation : Georges (±4 ans) prend plaisir à arroser de petites pousses. Il aimerait bien verser l’eau plus facilement. Même si son éducatrice lui montre une nouvelle façon d’arroser à l’aide d’un vaporisateur, Georges choisit plutôt d’essayer un autre type de jet.
Mieux comprendre ce qui influence la capacité de l’enfant à trouver, par lui-même, des solutions à différents problèmes.
Dis-moi...
Les enfants plus jeunes sont incapables d’envisager différentes solutions à un problème, s’obstinant à répéter la même action, même si elle ne donne pas le résultat désiré. Ils n’ont pas de flexibilité mentale. Ils ont donc de la difficulté à contourner les obstacles et à s’adapter aux changements qui se présentent à eux. C’est pourquoi la routine est si importante pour un jeune enfant. La stabilité installée par l’adulte est essentielle pour qu’il se sente rassuré.
Peu à peu, le cerveau de l’enfant se développe. Il peut donc imaginer différentes solutions à un problème et mieux s’adapter aux nouvelles situations. L’enfant qui grandit dans la stabilité réagit de mieux en mieux à un changement dans l’horaire, à une demande imprévue ou à une nouvelle consigne.
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Pour en savoir plus :
Situation : des éducatrices en service de garde soutiennent des enfants en leur répétant certaines consignes, en leur expliquant en détail ce qu’ils doivent faire, en les aidant à contrôler leurs réactions.
Mieux comprendre pourquoi les adultes doivent soutenir les enfants dans leur capacité à contrôler leurs pensées et leurs actions.
Dis-moi...
Pour être en mesure de contrôler leurs pensées et leurs actions, les enfants ont besoin de développer quatre fonctions importantes. Ces fonctions jouent un peu le rôle de tour de contrôle des pensées et des actions. Elles sont gérées par la partie préfrontale du cerveau, qui se développe progressivement jusqu’à l’âge adulte.
Au fur et à mesure que ces fonctions se développent, les enfants peuvent faire des apprentissages de plus en plus complexes. En attendant, il est normal que les adultes compensent pour ce que les enfants ne sont pas encore capables de faire. L’enfant n’est pas réfractaire aux consignes. Son cerveau n’est tout simplement pas assez mature pour les intégrer facilement et y répondre.
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Pour en savoir plus :
Situation : les enfants du groupe de Zoé (± 3 ans) se promènent dans la nature.
Mieux comprendre les avantages du contact avec la nature pour le développement des jeunes enfants.
Dis-moi...
On constate que de moins en moins d’enfants pratiquent des activités à l’extérieur et que le temps passé dans la nature diminue de génération en génération. Un contact direct avec un environnement naturel suscite l’éveil des cinq sens de l’enfant et diminue le niveau de stress. Cela lui permet de se familiariser avec la faune et la flore, qu’il apprend à connaître et à reconnaître. Observer les courants du ruisseau ou tenter de repérer un animal contribue à augmenter sa capacité d’attention et de concentration.
En expérimentant et en manipulant directement les éléments de la nature, l’enfant est encouragé à observer et son environnement. En étant en contact direct et régulier avec la nature, les enfants apprennent à mieux l’aimer et à s’y sentir bien. Éventuellement, ils auront donc à cœur de la préserver!
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Pour en savoir plus :
Situation : Amélie (±4 ans) et sa petite sœur Éliane (±3 ans) jouent à faire semblant de cuisiner avec leurs poupées préférées.
Mieux comprendre l’influence des jeux d’imitation sur le développement des jeunes enfants.
Dis-moi...
C’est en jouant que les enfants apprennent le plus. En imitant les grands, l’enfant développe sa capacité à observer et à mémoriser ce qu’il voit et ce qu’il entend. En répétant les gestes, il exerce le contrôle et la coordination de ses mouvements.
En vieillissant, l’enfant fait plus qu’imiter. Il s’inspire du monde qui l’entoure pour s’inventer des jeux et des scénarios de plus en plus complexes. Il se glisse dans la peau d’un personnage qu’il se crée et interagit avec ses amis en adoptant un autre point de vue. Cela contribue à développer son empathie et sa capacité à coopérer.
Autour de 4 ans à 5 ans les scénarios se complexifient encore et les objets se transforment au gré de son imagination. Le langage et la créativité de l’enfant sont mis à profit. Faire comme les grands, c’est du sérieux!
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Situation : des enfants jouent avec des instruments de musique accrochés à la clôture d’un milieu de garde.
Mieux comprendre les bienfaits d’écouter et de jouer de la musique avec des enfants en bas âge.
Dis-moi...
La plupart des enfants sont exposés à la magie de la musique dès la petite enfance. Secouer un hochet, souffler dans une flûte ou se laisser bercer par une mélodie sont autant de moyens d’initier les plus jeunes à cet art. Exposées à de la musique, les deux parties du cerveau sont fortement sollicitées. La partie gauche, plus analytique, décortique les notes, le rythme et les harmonies et permet ainsi à l’enfant d’en saisir la logique. La partie droite, sensible et créative, est activée par les émotions que lui fait vivre la musique.
Quand les enfants se balancent, sautillent, fléchissent les genoux et remuent les bras de façon rythmée, ils développent du même coup leur coordination, leur équilibre et même leur tonus. En chantant, dansant et jouant avec eux, les adultes peuvent profiter de chaque occasion pour stimuler leur intérêt pour la musique. Car, en plus de développer plusieurs habiletés, la musique est aussi synonyme de plaisir!
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Situation : quelle que soit la taille de l’objet, les jeunes enfants n’hésitent pas à mettre dans leur bouche tout ce qui leur tombe sous la main.
Mieux comprendre pourquoi les jeunes enfants mettent les objets dans leur bouche.
Dis-moi...
Avant même de naître, le fœtus met spontanément ses doigts dans sa bouche. À la naissance, le réflexe de succion du bébé est bien développé. Il lui permet de s’alimenter ou de se calmer en mordant son poing. Jusqu’à environ 18 mois, l’enfant, curieux d’explorer son environnement, met les objets dans sa bouche pour découvrir leur goût et leur texture. Aussi, au moment où ses dents poussent, l’enfant aura davantage tendance à mâchouiller des objets pour soulager la douleur de ses gencives.
En attendant d’être plus habile de ses mains, l’enfant continue de découvrir le monde avec sa bouche et de mordre dans la vie à pleines dents.
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Situation : Bastien (±4 ans) s’approche avec bonheur de la montagne de blocs.
Mieux comprendre les bienfaits de jouer avec des blocs pour un jeune enfant.
Dis-moi...
Les enfants de tous les âges aiment jouer avec des blocs, qu’ils soient en mousse, en bois ou en plastique. Tout-petit, l’enfant découvre leur texture et leur forme en les mettant dans sa bouche, en les regardant et en les tâtant. Plus tard, il aime prendre les blocs et les laisser tomber, les frapper les uns contre les autres, vider et remplir les bacs qui les contiennent et, surtout, faire tomber les constructions faites par les plus vieux. Il découvre ainsi que ses actions ont des effets. Plus vieux, c’est en faisant des tours de blocs que l’enfant améliore le contrôle et la coordination de ses gestes. En devenant plus habile, il s’amuse à réaliser des constructions plus élaborées, ce qui l’amène à développer sa concentration.
Ces opérations préparent l’enfant à faire pareil avec des chiffres, ce qui lui permettra d’avoir autant de plaisir à faire des mathématiques qu’à jouer avec des blocs.
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