Qui est concerné? Les intervenants
Barrières relevant des préjugés, des perceptions, des mœurs et des valeurs véhiculés et partagés par les membres d’une société.
La posture d’accompagnement.
Ex.: un intervenant agit comme un expert du développement de l’enfant envers le parent.
« […] la plupart des parents soulignent que la façon dont certains intervenants jouent de leur expertise peut aisément susciter l’impression d’être jugés (eux ou leur enfant) négativement. La peur du jugement face à un intervenant semble être une émotion largement partagée par les parents. Ce qui fait peur dans ces jugements est notamment la diminution du sentiment d’efficacité des parents dans l’exercice de leur rôle et la difficulté à envisager une réelle collaboration avec le ou les intervenants concernés. »
Extrait du rapport d’analyse des ateliers
Perspectives croisées et dialogue parents-intervenants
menés par le CEIDEF, p. 12.
«Dans leurs échanges, la plupart des parents ont souligné l’importance que les intervenants reconnaissent, valident, voire renforcent le rôle de premier plan qu’ils jouent dans la vie de leurs enfants. À l’opposé, ils évoquent jusqu’à quel point ils peuvent se sentir « tassés » ou « moins que rien » dans la rencontre avec un ou des intervenants ou même sentir que ceux-ci semblent « être ligués » contre eux. Ici, les savoirs professionnels des intervenants et les projets qu’ils ont pour l’enfant ou la famille peuvent s’avérer particulièrement corrosifs des savoirs locaux que les parents ont sur leur enfant et des projets qu’ils ont pour lui.»
Extrait du rapport d’analyse des ateliers
Perspectives croisées et dialogue parents-intervenants
menés par le CEIDEF, p. 12
Les préjugés à l’égard de certains groupes sociaux de par leurs origines culturelles ou leurs conditions socioéconomiques.
Ex.: des professionnels refusent d’aller travailler dans des zones défavorisées.
Ex.: des intervenants ont une attitude différente envers les familles défavorisées et leurs préjugés transparaissent dans leur façon d’intervenir.
«Ce thème du jugement se pose comme un nœud important que les intervenants décrivent comme une source significative de difficulté dans l’établissement d’une relation de confiance avec les parents. Pour eux, il s’agit de voir comment ils peuvent restreindre leurs jugements dans un contexte où leur mandat (institutionnel, professionnel) s’appuie sur leur capacité à poser de tels jugements et où les parents ont des attentes, considérées comme étant parfois plus ou moins réalistes, à propos de leur expertise.
[…] la relation parent-intervenant constitue également une source de confrontation des pratiques, des savoirs et des valeurs de l’intervenant.»
Extrait du rapport d’analyse de l’expérimentation de
Perspectives croisées et dialogue parents-intervenants
menée par le CEIDEF, p. 16.
«Ce n’est pas parce que je suis sur l’aide sociale et que je suis à faible revenu que mes enfants sont moins intelligents. Essaie de la suivre, ma fille, sur un ordinateur pis sur Internet, tu vas la perdre. Elle a 5 ans. Moi, je faisais des cartes quand elle était jeune avec des mots, pis elle a une mémoire photographique inimaginable. Elle sait lire. Elle a 5 ans. Ce n’est pas parce que je suis sur le B.S. qu’il faut que ma fille soit une conne, là!»
René, J. F., Laurin, I., & Dallaire, N. (2009)
Faire émerger le savoir d’expérience de parents pauvres: forces et limites d’une recherche participative
Recherches qualitatives, 28(3), p.52.
Nibisha Sioui, wendat et membre de la Nation anishinabe, psychologue clinicienne et communautaire, aborde la question du racisme systémique vécu par les Autochtones. Cet exemple touche également les organisations.