C’est ce qu'il faut pour nouer des collaborations et ainsi renforcer l’action collective. L’engagement des organisations dans le partenariat est un des éléments importants qui permet des liens plus forts et durables. Pour agir ensemble, il faut non seulement des individus convaincus et convaincants, mais aussi des organisations qui s’investissent pleinement.
Un noyau de partenaires et de citoyens qui assument un leadership rassembleur et qui inspirent les collègues; voilà ce qui fortifie l’action collective. Ces leaders créent des espaces de solidarité et d’apprentissage entre les acteurs qui s’engagent dans l’action.
Les leaders communautaires assument et partagent les responsabilités, s’impliquent activement en prenant des risques, font preuve d’humilité et aident à révéler les forces des partenaires. Ils ont avant tout en tête l’intérêt de tous et le bien commun.
Dans l'action collective, tous les partenaires sont appelés à exercer un leadership. Pour ce faire, la mise en valeur, le développement et le renforcement des compétences de tous et chacun constitue une piste incontournable pour agir ensemble.
Agir ensemble implique que les partenaires offrent leur expertise au profit du projet collectif et de la population, sans mettre de côté leur propre mission. Pour cela, ils ajustent leur intervention en fonction des priorités identifiées par le groupe et trouvent les zones communes pour créer des partenariats stimulants. Pourquoi ne pas provoquer des rencontres improbables avec des acteurs moins naturels, comme ceux du monde municipal, des affaires, de la culture ou de l’emploi par exemple?
La collaboration entre les partenaires et les parents est essentielle pour que ces derniers puissent partager leurs points de vue et influencer la conception ainsi que la réalisation des actions qui les concernent. Les besoins des parents seront mieux entendus de cette façon et ils pourront gagner en confiance dans leur pouvoir d’agir sur les enjeux qui les touchent.
Les bailleurs de fonds peuvent jouer un rôle de levier, voire de partenaires, à condition que les deux parties soient ouvertes à s’influencer mutuellement. Des regroupements de partenaires travaillent dans cet esprit et établissent leurs propres critères et leur mode de gestion financière collective. Cette forme de prise de pouvoir et d’autonomie vient équilibrer les rapports et permet le renforcement d’une relation de collaboration avec les partenaires financiers.
De la même manière, un bailleur de fonds peut soutenir des processus de mobilisation en jouant des rôles de veille, d’avis-conseil, de liaison, de réseautage et d’outillage.
Jouer un double rôle de soutien financier et d’accompagnement des regroupements de partenaires comporte assurément des zones d’ambiguïté. Ce double-chapeau devient un avantage lorsque la confiance s’établit et que le levier financier est perçu par tous comme étant au service de l’action collective.
L’action collective demande des compétences variées, un éventail de champs d’expertise ainsi que l’activation de différents leviers pour qu’elle soit non seulement cohérente, mais qu’elle ait aussi un effet important sur les populations visées. Créer des liens solides entre des partenaires qui travaillent sur plusieurs paliers (local, régional, national) permet une mise en place plus structurante et organisée des actions.
Outil pratique : l'échelle de Himmelman
Arthur T. Himmelman propose quatre fonctions pour l’agir ensemble : le réseautage, la coordination, la coopération et la collaboration.
Bien que ces stratégies soient très proches, la collaboration est définie ici comme étant étroitement liée aux trois autres. Chacune des quatre stratégies peut convenir à des circonstances particulières, selon la capacité à faire face aux trois obstacles les plus communs à l’agir ensemble : le manque de temps, un niveau plus faible de confiance entre acteurs et le travail en silo.
Selon Himmelman, ces stratégies sont plus efficaces lorsqu’il y a une vision commune, un véritable partage du pouvoir, des apprentissages mutuels et une responsabilité partagée des résultats.
Source : Traduction libre de Himmelman Arthur T., Collaboration for a change, 2002, p. 4