Les intervenants, gestionnaires et bénévoles qui travaillent avec les familles cherchent constamment de nouvelles façons de joindre celles qui utilisent peu ou pas leurs services, notamment les familles vivant en contexte de défavorisation.
Au départ, l’une des premières questions à se poser est pourquoi vouloir joindre plus efficacement les familles? Est-ce pour leur assurer un soutien adéquat, même si cela implique de les diriger vers une autre organisation ou d’autres partenaires? Est-ce uniquement pour augmenter le taux de fréquentation de son organisation? Est-ce pour répondre à des exigences externes d’atteinte minimale de nombre de participants aux activités offertes?
Comprendre les besoins réels des familles et leurs priorités facilite grandement la rencontre avec elles. Se baser sur des besoins perçus ou priorisés par d’autres personnes que la famille elle-même renforce moins la capacité d’agir des individus (empowerment). Les objectifs prédéterminés par différents programmes de subvention peuvent également éloigner les partenaires des demandes immédiates des familles.
Dans un contexte professionnel, l’ouverture à la différence et la capacité à se poser des questions sur ses propres attitudes, ses croyances ainsi que sur ses limites se révèlent très importantes pour déconstruire les préjugés ou simplement admettre ses inconforts et les chocs de valeur. L’empathie est également centrale dans les efforts pour mieux collaborer avec les familles. Accueillir sincèrement des parents avec leurs expériences, leurs valeurs et leurs choix de vie s’avère le point de départ pour construire un lien de confiance.
Enfin, une réflexion collective, en équipe et entre partenaires, sur les plans local, régional et national est essentielle pour s’entendre sur des éléments clés qui guideront le travail d’intervention, la complémentarité des services et l’adaptation des stratégies pour joindre et créer un lien de confiance avec les familles.
Les expressions, mots et définitions sont multiples pour parler des situations de vie difficiles de plusieurs familles québécoises. Faible revenu, vulnérabilité, exclusion sociale font partie du nombre. L’important est d’établir une compréhension commune autour de l’expression utilisée afin d’en saisir la réelle signification.
Définition de la défavorisation retenue par Avenir d’enfants
Malgré l’existence d’une certaine disparité dans les façons de définir la défavorisation, un consensus se dégage à l’effet :
Plusieurs chercheurs ont tenté de préciser ce qui peut caractériser les milieux défavorisés. Il semble que ceux-ci réunissent généralement une ou plusieurs des caractéristiques suivantes :
Ces caractéristiques, qui sont pour la plupart des facteurs de risque, illustrent bien toute la complexité que revêt la défavorisation. Les milieux défavorisés sont plus susceptibles de cumuler plusieurs de ces facteurs de risque, exposant ainsi les enfants, les familles et les communautés à des environnements peu favorables à un sain développement. Cette notion de cumul est d’ailleurs centrale pour mieux comprendre la réalité des milieux défavorisés. Plus il y a de facteurs de risque présents dans un milieu, plus les effets peuvent être grands sur les enfants, les familles et les communautés, pouvant même avoir des répercussions sur plusieurs générations.
Source : Guide de la démarche partenariale écosystémique, Avenir d’enfants, p. 7
Capsule vidéo : L'importance d'agir tôt
Sonia Daly, Conseillère Soutien aux communautés pour Avenir d’enfants, traite du contexte de dévaforisation
Blogue d'Avenir d'enfants